Justice française : deux poids deux mesures ? 

Tout a commencé en mars 2013. Arnaud Gonnet, un jeune père de 36 ans, se trouve en soirée dans une discothèque lorsqu’une de ses amies est agressée sexuellement par un client alors qu’elle est endormie sur une banquette. Témoin de la scène, Arnaud s’interpose sans violence avant de prendre un coup puis d’en asséner plusieurs à son tour.

Dans la bagarre, l’agresseur sexuelle est très sévèrement blessé. Résultat, Arnaud se retrouve poursuivi pour coups et blessures. Selon le procureur, sa réaction a été disproportionnée.

Un comble pour Maître Vincent, l’avocat d’Arnaud. « S’il n’était pas intervenu, il y aurait eu un risque pénale pour lui pour non assistance à personne en danger. Demain vous avez une fille qui se fait agresser sexuellement, vous n’intervenez pas, vous pouvez être poursuivi par le parquet. »

Jugé par le tribunal correctionnel de Paris, Arnaud a écopé d’une peine de deux mois de prison avec sursis. L’agresseur, lui, a été condamné a 4 mois de prison avec sursis. Les juges n’ont pas reconnu les arguments de légitime défense plaidé par son avocat.

« Le message des magistrats est donc de dire qu’il valait mieux laisser faire l’agression. À une époque où l’on reproche aux passants de ne pas intervenir lorsqu’ils sont témoins de scènes de violence, c’est un jugement incompréhensible mais surtout dangereux. »